MEXIQUE 25 AVRIL - 7 JUIN 2009
Depuis le temps qu'on se connaît, on commence à bien se connaître, non ? Et pis si on ne se connaît pas encore, on va vite faire connaissance, vous allez voir…

Alors donc, comme dit ci-dessus : ¡ BIENVENIDO !

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Merci de votre visite et n'oubliez pas de boucler vos ceintures.
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6.5.09

>> Banque

Alors ici à Puerto Angel, plus que partout ailleurs, personne n'a jamais de monnaie.
A un point que c'en est hallucinant.

Exemple : le taxi me demande 100 pesos pour la course.
Je lui tends un billet de 200 pesos.
Il ouvre des yeux comme des tortillas et me dit "No traes cambio ?"
Scié qu'il est.
Il est obligé d'aller faire le tour du village avec son billet de 200 pour essayer de le changer en 2 de 100.

Autre exemple : Pour payer une note de 320 pesos à l'hôtel, je sors un billet de 500.
Aux yeux de la patronne, je vois bien qu'on est en pleine science-fiction.
Il faudra que j'attende le lendemain pour avoir ma monnaie.

PIRE : Je me dis comme ça, tiens, je vais changer mes "gros" billets à la banque.
La scène se passe a la Baco Azteca de Puerto Angel :
- Bonjour madame la banquière, je voudrais changer quelques billets de 500 pesos en billets de 100 pesos, s'il vous plait.
- Pas possible, on ne fait le change que le matin de 9 à 12h.
- On parle bien du change de pesos en pesos ?
- Oui.
- J'ai des euros sur moi. Est-ce que je peux les changer en billets de 100 pesos ?
- On ne prend pas les euros, jamais.
- Et là maintenant tout de suite, est-ce que je peux changer des dollars en billets de 100 pesos.
- Pas de problème. Jusqu'à ce soir 19:00.

Mes dollars sont restés à l'hôtel.
Il y a des jours comme ça...
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>> Chichen Itza

Chichen, que j'adore, est fermé au public ainsi que les autres sites d'ailleurs.
A moins de réouverture dans les semaines qui viennent, c'est pas pour cette fois !

Si vous voulez jeter un oeil en 3D, cest ICI que ça se passe.
Merci Nallelita.

Dernière nouvelle : les sites auraient rouvert aujourd'hui.
Merci Améthyste.
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>> Une nuit à Puerto Angel

Cette nuit, peu dormi.

Déjà hier soir en rentrant (tard) la porte de l’hôtel est fermée a clé…
C’est une lourde porte qui ouvre sur le long escalier extérieur menant aux divers niveaux, dont celui de mon bungalow, alors je peux toujours taper, personne n’entend. En plus comme je suis le seul résident…
J’avais noté qu’un mec a commencé les travaux de construction de sa maison juste contre une des terrasses de l’hôtel. Je me dis que c’est bien la malchance si je trouve pas une échelle ou quelque chose pour accéder à ladite terrasse.
Effectivement ayant empilé quelques moellons afin de compenser ma petite taille, je parviens sans trop d’efforts a escalader le mur d’enceinte et me retrouve dans ma chambre, l’esprit au beau fixe d’un conquérant de l’Annapurna.

Et puis vers 2h du matin, je suis réveillé par le barouf des chiens du village qui se sont visiblement donné rendez-vous pour un bœuf nocturne.
C’est invraisemblable, ils sont au moins mille ! Il y en a qui hurlent à quelques mètres de ma chambre et d’autres qui me semblent à des kilomètres.
La gamme des émotions est complète : ça va de l’aboiement rageur au hurlement à la mort, en passant par ce que je crois identifier comme des jappement de douleur. C’est quand même achtement impressionnant.
Comme je suis un garçon courageux, je ferme bien ma porte à clé, enfile mes écouteurs et fais chauffer l’iPod. C’est pas suffisant pour couvrir le déchaînement de la chorale canine, mais ça me distrait, d’autant que je lis présentement un roman d’aventure où ça parle de tyrannosaure.
Et pis comme l’ambiance s’y prête, j’écris une nouvelle que je vous livrerai bientôt.
Je m’endors beaucoup plus tard et ça hurle toujours !

****
Le lendemain je me réveille pas très frais, mais pas trop tard non plus.
Il est huit 8:30 quand je monte à la terrasse supérieure pour un petit déj’au soleil.
L’accès de la terrasse m’est interdit par un chien jaune et un noir qui grondent en me regardant fixement. Ce sont les chiens de l’hôtel, habituellement attachés. Pas moyen de les amadouer.
Ça commence à bien faire ces histoire de clebs, merde à la fin ! Retour à ma chambre, j’empoigne mon téléphone et compose le numéro de l’hôtel. C’est la patronne qui répond et je lui dit comme ça que j’aimerais bien casser une petite croûte et que ce serait bien si elle pouvait attacher ses putains de molosses. Elle me dit ahorita mismo et qu’elle m’attend. Je laisse s’écouler un délai raisonnable et monte me restaurer.
Les chiens sont effectivement attachés mais me regardent quand même d’un drôle d’air. Ambiance bizarre ce matin.

Je place ma commande de huevos a la mexicana y café con leche et déjeune en paix.

Regagnant mon chez-moi, je demande quand même à la patronne caisse qui s’est passé cette nuit avec les clebs ?
Elle me répond évasivement que ce sont des choses qui arrivent, qu’il y a beaucoup de chiens dans le coins, que certains ne sont pas attachés, etc…
Comme je suis un marrant, je lui demande si ça ne serait pas à cause d’un « chupacabras » ?

Elle se fige et me regarde fixement sans ciller. Ses yeux sont légèrement striés de rouge, elle n’a pas dû dormir beaucoup non plus, la pauvrette.
Puis elle retrousse sa lèvre supérieure m’offrant une vue imprenable sur des incisives et des canines acérées et d’une ravissante couleur verdâtre, agréablement mise en valeur par le rouge sombre des gencives. Un grognement annonciateur de mauvaises nouvelles monte de sa gorge, emportant avec lui l’exhalaison nauséabonde de ses entrailles.

Pitin le choc ! Mais un mec de ma trempe, vous vous doutez bien qu’il va pas jouer les vapeurs devant la première goule venue, hein ? J’ai à la main mon Nikon 8400, un chouette appareil qui pèse quand même ses 680 grammes. Aussi sec je le fais tournoyer et l’écrase sur la tempe de la patronne. Boum! Tas de chiffon, la patronne. Une marionnette dont on coupe les fils, voyez le truc ? Le Nikon a reçu aussi. La batterie a giclé sous le choc et l’objectif est de travers. C’est pourquoi vous n’avez pas de photos de l’anecdote.

En tombant, cette saloperie m’a lacéré le bras de sa main gauche aux griffes longues et grises. Pitin ça fait mal !
Pas le temps de m’apitoyer. Par la porte de la cuisine entr’ouverte, le patron ne me quitte pas des yeux. Il est bizarrement perché sur une table, la tête entre les genoux et la lueur rougeâtre des ses pupilles ne présage pas du bonheur pour tout de suite.

Eperdu de terreur, je me rue hors de ce lieu maléfique, abandonnant tout sur place : bagages, papiers, argent… Trouver du secours, vite, ou alors la police, quelqu’un qui pourrait m’aider.

Puerto Angel est vide de chez vide. C’est déjà pas bien animé normalement, mais alors là c’est ville fantôme ! A la vitesse ou je cours, j’ai tôt fait de traverser le pueblito.

Je me retrouve dans la jungle dense et humide qui borde le Pacifique. Mon avant-bras s’infecte à la vitesse grand V et les traces de griffure sont maintenant quatre sillons boursoufflés d’un vilain gris-rose. Le liquide qui en suinte est épais et dégage une sale odeur. Je ne pressens rien de bon pour mon avenir immédiat.

***
Je suis terré dans une anfractuosité rocheuse, au creux d’une végétation épaisse et moite. Je lèche distraitement mes plaies. Les oiseaux ont cessé de chanter. La journée avance tout doucement et déjà les lueurs orangées du crépuscule se laissent deviner.
J’ai chaud, j’ai faim. Oh là là, caisse que j’ai faim !
Quand la nuit sera bien avancée et que la température aura baissé, vers 2 heures du matin, je m’aventurerai jusqu’au village. C’est bien le diable si je ne trouve pas une poule, une chèvre, voire un voyageur imprudent…
Il n’y a qu’un truc qui m’inquiète une peu, c’est ces putain de chiens…

Finalement, depuis qu’on ne parle que de ça au Mexique, j’ai fini par l’attraper, le virus.
Mais j’ai bien peur que ce ne soit pas celui de l’Influenza A…

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